2023/04 Soudure d’une patte d’étrier de frein d’Audi RS3.

Ca c’est de l’étrier ! 6 pistons opposés à diamètres différenciés, pour un grand disque. Le tout doit être au plein de la jante.

Pour autant, la voiture n’a pas été arrêtée à temps. C’est-à-dire juste avant l’accident qui entre autres a cassé la patte qui relie l’étrier au porte-moyeu. Problème, cette patte n’est pas détaillée par Audi. C’est étrier complet, avec la papatte. Un truc de riches.
La patte est en alu de fonderie et ça, c’est tout à fait soudable. Il faut toutefois prévoir du ré-usinage ensuite, la soudure n’étant pas un modèle de précision.
Dans notre cas, il manque en plus une des douilles acier qui reçoivent les vis de fixation au porte-moyeu.

Pour inciter un peu plus le consommateur à acheter un étrier complet, nos gentils Allemands ont prévu des vis avec une tête franchement bizarre. Pas du classique, pas du Torx, un truc bien à eux. Le mécanicien qui a démonté n’a réussi qu’à massacrer la tête, sans retirer quoi que ce soit.
Aux grands maux, les grands remèdes, on soude un bout d’acier sur ce qui a été une tête de vis Audi dans le passé.
Appréciez au passage comment elle est tordue et encore, là elle a été redressée par quelques amicaux mais convaincants coups de marteau.

La vis à tête soudée a été manœuvrée avec une simple clé à molette.

Dès lors, on en est là. La douille acier qui manque à gauche prendra place dans un alésage qu’il va falloir refaire. L’accident en a fait un truc plus de la forme d’une patate que d’un alésage.

Cet alésage, il va falloir le refaire au bon endroit, après soudure. Et cet endroit, il sera trop tard pour le trouver une fois les cordons faits.
On ne confond donc pas vitesse et précipitation. Le peu de partie saine de l’alésage donne le centrage. Diverses cales qu’on voit ci-dessous tenues par des brides permettront de repositionner la patte une fois soudée exactement au même endroit.
Le tout est que quelqu’un n’ait pas besoin de la perceuses entre temps ….

Préparatifs avant de souder. Les deux morceaux sont positionnés tels qu’on veut qu’ils soient après soudure. Des vis neuves ont remplacé les épaves vues plus haut et c’est donc l’étrier lui-même qui donne le bon écartement. Une règle en acier rectifié donne elle la bonne planéité.
De gros chanfreins sont fait sur les lignes de fracture, pour souder le métal dans sa pleine épaisseur (tu radotes, l’auteur !!!).

Les premiers cordons sont effectués le plus possible en tournant autour des instruments qui tiennent les morceaux en place. Soudures en deux temps, d’abord au fond des chanfreins, ensuite en terminant les cordons par une seconde couche.

Ensuite, on retire tout « l’échafaudage ».
Là, on voit que l’alésage a une sale tête.

Et là, on imagine bien que ça ne serait pas facile de retrouver le centre du trou qui reste à faire.
Personne n’a touché à la perceuse, ça doit le faire.

On va commencer par du fraisage sur les faces aux extrémités de « l’œil d’Ingolsdat » (référence à l’œil de Moscou, dont les plus anciens se souviennent peut-être).

Butée à droite, butée arrière, blocage en position et perçage de la soudure qui était à l’intérieur de l’ovale consécutif à l’accident.

Après diverses opérations de ponçage à la meuleuse, on va attaquer la dernière ligne droite : refaire la douille taraudée (pas non standard …) qui sert d’écrou pour les vis entre porte-moyeu et patte fraîchement ressoudée.
On commence par mesurer précisément la cote du trou réalisé.

Petit croquis représentant la pièce à réaliser. Le diamètre de 18,4 sera à usiner entre 0,03 et 0,05 mm plus gros que le trou. Pour info, un cheveu fait environ 0,05 mm.
Ceci de façon à ce que la douille en acier rentre bien enfoncée dans la patte et n’ait aucune envie d’en repartir, tout en permettant le serrage contre le porte-moyeu.

Le morceau d’acier plein dans lequel on va tailler la douille (XC 48).

Le tour pour tailler la douille.

« Brut » en place.

Après quelques copeaux dont les derniers très prudents, vérification de la cote au centième de mm.

Au départ, on voyait à l’intérieur du trou « patatoïdal » des rainures. Elles étaient le fait de traits anti-rotation exécutés sur la douille. On refait les mêmes sur la pièce neuve.

Coupe puis retournement de la pièce, perçage et taraudage.

Douille terminée.

Chauffe à environ 300° de l’alésage. Il va se dilater d’environ 2/100èmes de mm ce qui va faciliter sa mise en place. Le reste, c’est l’étau de la fraiseuse et ses mors bien parallèles qui vont s’en charger.

La nouvelle douille en place dans la pièce en alu.

Remontage de la patte sur l’étrier avec des vis à tête six pans creux classiques (mais en super qualité 12.9 quand-même).

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>